Un message d’Adeline
Bonjour à tous,
Cela fait deux semaines que Francis a rendu son dernier souffle alors que j’étais allongée à côté de lui, écoutant son cœur, et que le temps s’est simultanément envolé et arrêté. Je voulais vous rejoindre pour vous saluer et vous remercier.
Tout d’abord, je suis tellement touchée et reconnaissante pour tout le soutien que j’ai reçu et ressenti, financièrement ou émotionnellement, par des notes d’encouragement sur le Kudoboard ou des messages privés par courriel, par des repas préparés et laissés à ma porte et par les montants incroyables sur le GoFundMe. J’ai lu chaque message, comme Francis l’a fait avant qu’il ne décède, et nous nous sommes rappelés et avons ri de tous les souvenirs qui ont été partagés. Sachez que Francis a aimé voir tous vos messages et vos photos, et a mentionné que c’était la première fois qu’il voyait plusieurs de ces photos.
Les 15 derniers mois, depuis le diagnostic de cancer de Francis en octobre 2019 jusqu’à sa mort plus tôt ce mois-ci, ont été déchirants, impitoyables, terribles, joyeux avec la naissance de notre fille et la brève période de rémission, et finalement, l’une des périodes les plus difficiles que j’ai jamais vécue. À bien des égards, je suis encore sidérée et en train de digérer tout ce qui s’est passé. J'essaie de rassembler mes pensées, mes soucis et le chagrin qui ont imprégné chaque fibre de mon être pendant ce temps qui s’est écoulé trop rapidement, et semblait traîner pour toujours. La vie aventureuse que Francis et moi avons menée, en nous déplaçant de ville en ville, de pays en pays, en nous faisant de nouveaux amis et de nouvelles routines, signifiait qu’à bien des égards, nous dépendions l’un de l’autre pour les petites et les grandes choses. La perte de Francis est surréaliste et dévastatrice. Francis était un partenaire actif dans notre belle vie, conduisant vers des destinations lointaines sur un coup de tête, jetant vaillamment un enfant ou deux dans un vélo cargo pour tester de nouveaux terrains de jeux ou boulangeries (un défi en Europe, je sais), ou accueillant d’anciens et de nouveaux amis autour d’une table remplie de nourriture, de jeux et de rires. Ça m’a frappée, alors que je lisais le Kudoboard, de voir comment il menait une vie incroyable remplie d’amitiés authentiques, de réelles bêtises et d’enthousiasme sans limite et combien j’ai eu la chance qu’il m’ait prise dans ses bras, et dans sa vie.
Je sais qu’il y a quelques questions au sujet de ce que nous ferons pour la suite. Bien que techniquement Francis soit revenu au Canada l’an dernier pour sa greffe de cellules souches, nos enfants et moi sommes restés résidents de Seattle. Avec la bénédiction de Francis, nous allons rester dans notre maison, avec notre travail/école pour les prochaines années, et continuer de nous rappeler pour quelles raisons nous sommes déménagés à Seattle en premier lieu, une fois que la pandémie s'atténuera un peu, bien sûr. Ce ne sera pas facile, car notre maison a plus de souvenirs d’un Francis malade que d’un Francis en bonne santé, mais pour donner une certaine stabilité aux enfants, c’est ici que nous devrons demeurer. La garde des enfants est bien sûr une préoccupation pour laquelle je n’ai pas encore tout à fait trouvé de solution. La pandémie a causé tant d’effets d’entraînement malheureux, mais heureusement ma mère a pu traverser la frontière à temps pour dire au revoir à Francis et m’aidera pour les prochaines semaines avec les enfants, y compris la scolarisation à distance de Félix. Lisette, la mère de Francis, qui est avec nous depuis le retour de Francis à Seattle de Vancouver, sera bientôt de retour au Québec. Je suppose que ce que j’essaie de dire, c’est que nous trouverons les solutions au fur et à mesure, une crise et une embûche à la fois.
En raison de la pandémie, je suis sûre que vous ne serez pas surpris d’apprendre que nous n’organiserons pas d’enterrement ou de célébration de la vie de sitôt. Francis souhaitait également être incinéré, ce qui s’est produit plus tôt cette semaine. Cependant, nous souhaitons qu’on se souvienne de lui d’autres façons, que je partagerai bientôt, mais ce ne sera pas qu’une chose, parce que Frank n’a jamais vraiment fait qu’une seule chose, jamais. Tout d’abord, nous partagerons un diaporama soulignant la vie de Francis le 3 février pour marquer le premier mois de son décès. Le diaporama sera disponible pour être visionné à votre guise, cependant, si vous souhaitez vous joindre à nous à 18 heures HNP (heure de Seattle) / 21 heures HNE (heure du Québec), sachez que vous rejoindrez (privément) d’autres personnes et, qu’ensemble, nous pourrons allumer une bougie, lever un verre ou une tasse et célébrer une vie bien remplie.. Au cours des prochains mois, au fur et à mesure que les déplacements et les rassemblements seront permis, nous organiserons des événements à Vancouver et au Québec qui nous permettront à tous de pleurer et de célébrer ensemble. Comme indice, il sera probablement question de frisbee, de barbecue, de quelques feux de camp et de temps de qualité avec les amis et la famille, avec une certaine dose d’absurdité pour la forme. S’il vous plaît, continuez à consulter ce site, et inscrivez-vous pour recevoir les avis des événements mentionnés ci-dessus.
Je sais que beaucoup d’entre vous veulent en faire plus et aimeraient aider d’une façon ou d’une autre. Merci à tous ceux qui ont rejoint mes amies Stacey et Mara et ont été patients alors que nous naviguons vers cette nouvelle étape non désirée. Au lieu de fleurs, Francis et moi avions quelques idées.
Tout d’abord, à ceux d’entre vous qui peuvent donner du sang ou des plaquettes ou sont éligibles à s’inscrire au registre des donneurs de cellules souches, s’il vous plaît envisagez de le faire, en considérant les restrictions de la pandémie bien sûr. À partir de la greffe de cellules souches, Francis était assez dépendant à la fois des globules rouges et des plaquettes, ayant besoin d'au moins une ou plusieurs transfusions par semaine. Le fait que nous n’avions pas à nous soucier de l’approvisionnement de ces produits sanguins est en grande partie dû aux bénévoles qui ont continué à donner du sang pendant la pandémie, et nous en serons éternellement reconnaissants.
Pour ceux d’entre vous qui veulent encore faire un don en argent, veuillez considérer votre organisme de bienfaisance préféré, ou une organisation qui a traversé des difficultés pendant cette période. Nous nous sommes sentis extrêmement soutenus et aimés pendant cette période, et nous aimerions transférer ce soutien et cette gentillesse à autrui. Beaucoup d’entre vous ont fait des dons généreux lors de notre mariage il y a plus de 7 ans, et j’ai hâte d’entendre parler de toutes les organisations valables que vous aiderez à la mémoire de Francis. (Cela dit, notre GoFundMe est toujours actif, si vous voulez vraiment.)
Enfin, l’une des choses les plus difficiles que nous ayons eu à accepter, c’est le fait que Francis ne sera pas ici pour regarder ses enfants grandir. Chanter des chansons ridicules avec eux, partager des bouts de sagesse, ou tout simplement être souriant et actif en leur présence. Frank a laissé quelques vidéos pour les enfants. En y ajoutant les photos et vidéos de notre vie commune, ainsi que les souvenirs du Kudoboard, je vais créer des boîtes à souvenirs pour les enfants. Si vous avez des photos, des conseils, des histoires drôles qui n’ont pas déjà été partagées auparavant, ou si vous voulez inclure une note manuscrite ou une carte, s’il vous plaît n’hésitez pas à me l’envoyer à Seattle (s’il vous plaît contactez-moi, Stacey ou Mara pour mon adresse). Le Kudoboard est également un endroit pour continuer à partager des souvenirs, si vous le souhaitez.
J’aimerais terminer en réitérant à quel point Francis se sentait aimé de nous tous. Bête sociale de nature, ça en a pris beaucoup pour le ralentir, ce que même ses enfants et plusieurs déménagements dans de nouvelles villes n’ont jamais réussi à faire. Pendant cette période de cancer, presque jusqu’à la fin, Francis n’a jamais perdu l’espoir qu’il serait, une fois de plus, en mesure d’arriver à l'improviste avec de la nourriture, de célébrer un anniversaire ou des vacances, de s’asseoir autour d’un feu de camp ou de s’attaquer à un match de hockey (celui qu’il regardait, ou celui où il battait tout le monde sur le Playstation “quel que soit le numéro qu’il est maintenant”. Une des choses qu’il m’a souvent dite dans ses derniers jours, c’est comment il n’avait aucun regret de la vie qu’il avait vécue. J’aimerais penser que nous avons tous joué un petit rôle en lui donnant une vie qu’il aimait, et pour cela, je vous remercie encore une fois.
S’il vous plaît, serrez fort vos proches.
Avec amour, Adeline